Hélène Caussignac

Helene Caussignac

Il n'y a pas de fin heureuse - 20/02/2017

Je songeais aujourd’hui, au cours d’une promenade au bord de mer, au concept de fin heureuse. Dans les romances, elle est – presque – incontournable et une grande partie du lectorat l’attend sans même se poser la moindre question dessus et, même s’il s’en défend, serait choqué par un manquement à cette sorte « d’obligation de résultat ». Mais pourquoi cela ? Au bout d’un moment de réflexion intense, une idée s’est détachée du lot.

Si on veut, on attend, on espère une fin heureuse à tout, c’est peut-être simplement parce qu’on est programmé pour chercher des certitudes. On est programmés pour penser que le bonheur (Christophe Mae le chante très bien avec « il est où le bonheur ? » ;)) est ailleurs. Ou, au mieux, devant nous. Quand on aura atteint tel ou tel but, quand on aura enfin fait la rencontre qui changera notre vie, ou qu’on aura obtenu ce qu’on estime nécessaire à notre bonheur. Et on est donc programmés pour attendre…

Mais attendre ne rend pas heureux, au contraire. Car quand on attend, bien sûr, on espère la « fin heureuse », mais souvent, on y pense de la manière inverse. Normal, car on l’imagine dans le futur, évidemment, cette fin. Et dans le futur, on n’y est pas encore. Alors, on imagine comment elle va arriver. Dans le meilleur des cas, on se fait des films tout seul, ce qui déjà, n’est pas très productif mais dans le pire… eh bien, on imagine… le pire. Car en espérant cette fin heureuse, on la cristallise dans son mental, et on l’espère tellement qu’on imagine tout ce qui va l’empêcher de se produire.

Cette manière d’appréhender les choses empêche de profiter de la vie qui se déroule maintenant et qui, pourtant, construit le futur à chaque instant. Et c’est déjà dommage certes. Mais en plus, le scoop derrière tout ça, est encore plus énorme… car en analysant un peu, on se rend rapidement compte qu’il n’y a pas, jamais, de fin heureuse… et, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ça n’est pas du tout un excès de pessimisme, bien au contraire. Car s’il n’y a pas de fin heureuse, c’est tout simplement parce qu’il n’y a pas, jamais, de fin. Tant qu’on est en vie, la vie bouge, avance et construit. La fin d’un jour est le début d’un autre... et ainsi, pour toujours !

Alors, il suffit juste d’arrêter d’attendre des fins dans nos vies, heureuses ou pas, pour simplement vivre, vivre chaque jour comme unique puisque qu’aujourd’hui est, forcément et pour toujours, le premier jour du reste de nos vies…

Ça n’empêche bien évidemment pas de se faire du bien en lisant des tonnes de fin heureuses dans les romances qu’on affectionne, ou de verser une larme en les regardant au cinéma… et ça ne m’empêche pas, bien sûr, de les écrire pour mon plus grand plaisir… et le vôtre, je l’espère ! ;)