Hélène Caussignac

Helene Caussignac

A un battement de cœur de la conscience… -

« Une vieille légende hindoue raconte que fût un temps où tous les hommes étaient des dieux. Mais ils abusèrent tellement de leur divinité que Brahma décida de leur ôter le pouvoir divin et de le cacher à un endroit où il leur serait impossible de le retrouver. Le grand dilemme fut donc de lui trouver une cachette. Les dieux convoqués en assemblée afin de résoudre ce problème proposèrent ceci :
— Enterrons la divinité de l'homme dans la terre.
Mais Brahma répondit :
— Non, cela ne suffit pas, car l'homme un jour creusera la terre et la trouvera.
Alors les dieux dirent :
— Dans ce cas, jetons la divinité dans le plus profond des océans.
Mais Brahma répondit à nouveau :
— Non, car tôt ou tard, l'homme explorera les profondeurs de tous les océans, et il est certain qu'un jour, il la trouvera et la remontera à la surface.
Déconcertés, les dieux proposèrent :
— Il ne reste plus que le ciel, oui, cachons la divinité de l'homme sur la lune.
Mais, Brahma répondit encore :
— Non, un jour, l'homme parcourra le ciel, ira sur la lune et la trouvera.
Les dieux conclurent :
— Nous ne savons pas où la cacher car il ne semble pas exister sur terre ou dans la mer d'endroit que l'homme ne puisse atteindre un jour.
Alors Brahma dit :
— Voici ce que nous ferons de la divinité de l'homme : nous la cacherons au plus profond de lui-même, car c'est le seul endroit où il ne pensera jamais à chercher.
Depuis ce temps-là, conclut la légende, l'homme a fait le tour de la terre, il a exploré, escaladé, plongé et creusé, exploré la lune et le ciel, à la recherche de quelque chose ... qui se trouve en lui. »

Les grandes questions existentielles de l’humanité se situent toutes à un battement de cœur de la conscience. Elles lui sont intimement liées car nous avons tous, chacun de nous, tout en nous. C’est la conscience en nous, l’intelligence universelle que la légende appelle notre divinité, qui, parce que nous sommes perdus dans le mental, les fait naître sous la forme de questions.
Tout le monde, à un moment ou un autre, se pose très certainement des questions existentielles telles que « pourquoi sommes-nous sur terre ? », « avons-nous quelque chose à réaliser ? », « les événements qui nous arrivent sont-ils le fruit du hasard ou ont-ils une signification ? », « le destin existe-t-il ? », « est-il possible d'être vraiment libre ? », « disparaitrons-nous avec notre corps physique ? ». Certaines personnes se répondent elles-mêmes à ces questions, parfois très tôt dans leur vie et de manière très matérialiste, voire très pessimiste, et ensuite elles vivent leur vie dans une conception totalement déterministe de celle-ci. Mais ce n’est pas pour autant que la conscience en eux disparait.
La conscience ne peut pas disparaitre, elle ne fait que s’endormir en nous, et parfois, il suffit, pour la réveiller, du battement d’aile d’un papillon.