Hélène Caussignac

Helene Caussignac

La grande quête de l'humanité -

Il y a très longtemps, à l’époque de la préhistoire, quand les hommes vivaient encore dans des cavernes, nous avons compris que, sur cette terre, nos corps étaient mortels. Cette compréhension nous a plongés dans la peur et depuis lors, nous n’avons eu de cesse de chercher comment surmonter cet état de fait. Chaque époque a inventé sa manière et ses outils pour transcender la condition humaine, mais avant tout, il s’agissait de se rassurer, de trouver comment surmonter l’idée de la mort.

L’humanité a d’abord pensé que si nous mourrons ici, c’est que l’éternité se trouve ailleurs et qu’il y a une autre vie après celle-ci, un autre royaume. C’est ainsi qu’est née l’idée de Dieu.

Chaque civilisation a construit son idée de Dieu. Et chaque peuple a connu des prophètes qui ont amené sa parole sur terre. Chaque civilisation a expliqué le monde mortel et l’éternité d’une manière qui lui est personnelle, mais le but est le même partout : comprendre ce que nous faisons ici, et ce que nous vivrons ensuite, puisqu’ici, nous mourons un jour.

L’idée de Dieu a aidé l’humanité à vivre, pendant très longtemps. Un Dieu existait et était là pour guider les hommes vers la vie éternelle, d’une manière ou d’une autre. De la transmigration des âmes au paradis, en passant par toutes les croyances que les hommes ont inventées, chaque civilisation a tenté d’expliquer l’inexplicable. Le règne de l’idée de Dieu a ainsi duré très longtemps.

Il y a un peu plus d’une centaine d’années, l’essor de la science et du matérialisme a, pour beaucoup, apporté une nouvelle manière d’envisager le fait que nous soyons mortels. Abandonnant l’idée de Dieu, les hommes se sont mis à croire aux vertus de la satisfaction immédiate des désirs personnels. Alors qu’apparaissaient de plus en plus de biens de consommation et de nouvelles opportunités que nous avons appelées libertés, l’humanité a commencé à s’étourdir dans une recherche effrénée de toujours plus de choses à posséder pour augmenter l’illusion de son existence individuelle et de son droit au bonheur.

Mais parce que les violences que les hommes se sont de tous temps infligées, au niveau collectif perdurent, et parce que la perte du sacré qui rend obsolète l’idée du sens de la vie qui a soutenu longtemps les hommes au niveau individuel entraine de plus en plus de dépressions et de mal-être, nous pouvons constater que ça ne marche pas. Ni l’idée de Dieu, ni celle du matérialisme n’a sauvé l’humanité jusqu’à ce jour.

Alors, cela signifie-t-il que nous sommes perdus ? Que l’apocalypse est pour bientôt ?

Non, pas du tout. Parce qu’en fait, alors que les hommes ont cherché Dieu pendant des siècles, et alors que maintenant, ils cherchent de manière individuelle l’idée qu’ils se font du bonheur, ce que chacun au fond de lui cherche en réalité, de manière inconsciente, c’est à éliminer la peur. Cette peur de la mort qui afflige l’humanité depuis l’aube des temps.